Ce billet est le premier d’une série sur la création d’un environnement de test pour des projets web. A la fin de cette série, vous disposerez d’un environnement Docker capable de lancer facilement :
Aujourd’hui nous allons démarrer avec les tests Behat, exécutés dans un navigateur grâce à Selenium Grid et Docker.
Je ne vais pas refaire un billet sur ce que d’autres ont fait avec bien plus de clarté que je ne saurais faire. Sachez juste que Docker va vous permettre de “virtualiser” une partie de votre système, permettant donc d’installer plein d’outils sans pourrir votre machine, et sans risque de conflits de versions.
Pour tous les billets, je suppose que Docker et Docker-Compose sont installés sur votre machine. Si ce n’est pas le cas, il est encore temps :
Et pour Docker-Compose :
Linux:
curl -L https://github.com/docker/compose/releases/download/1.4.2/docker-compose-`uname -s`-`uname -m` > /usr/local/bin/docker-compose
OSX:
Déjà installé avec Docker (au passage, je ne comprendrais jamais pourquoi on n'a pas la même processus d'installation sur Max oO)
Windows:
curl -L https://github.com/docker/compose/releases/download/1.4.2/docker-compose-`uname -s`-`uname -m` > /usr/local/bin/docker-compose
En deux mots, Behat est un outil de test. Il permet de convertir des phrases (langues naturelles) en code source. Il est du coup possible d’associer ces phrases à des actions utilisateurs dans un navigateur (Chrome, Firefox…) ou un émulateur de navigateur (on parle de “navigateur headless”).
Pour vous simplifier la vie, j’ai préparé des images “prêtes à l’emploi”. Commencez par télécharger l’image principale (c’est l’heure du premier café):
docker pull qualiboo/testing-behat
Voilà, vous voilà avec un Behat prêt à l’emploi. Créez un dossier local behat
(et un sous-dossier build
pour les logs) pour stocker les tests Behat, puis demandons à Behat d’y créer l’arborescence de base,
en montant un volume :
mkdir -p behat/build
docker run -v $(pwd)/behat:/var/work qualiboo/testing-behat --init
Vous voilà presque prêt(e) à démarrer.
Behat interagit avec des Fonctionnalités, décrites dans des fichiers *.features
. Il est temps d’écrire notre premier test ;
créez le fichier ./behat/premier-pas.feature
:
Feature: My first feature
Scenario: Visitor can follow link to get information on blogpost
Given I am on "http://blog.lepine.pro"
When I follow "Un outil pour améliorer la qualité d'un projet web"
Then I should see "qualiboo"
And the url should match "/outil-mesure-qualite-projet-web/"
Si vous lancez Behat tel quel, Behat ne saura pas quoi faire de ces phrases. Nous avons besoin d’importer Mink, une extension bien pratique
qui permet d’utiliser des expressions liées à la navigation web. Ouvrez le fichier ./behat/bootstrap/FeatureContext.php
, et ajoutez-y le code suivant:
public function __construct(array $parameters)
{
$this->useContext('mink', new \Behat\MinkExtension\Context\MinkContext($parameters));
}
Nous venons de dire à Behat que nous souhaitons utiliser l’extension Mink.
Lançons les tests:
docker run --rm -t -v $(pwd)/behat:/var/work qualiboo/testing-behat
Tout est vert ; les tests sont donc passés (si vous ne me faites pas confiance essayez de modifier le fichier feature ;) )
En quelques minutes, nous disposons donc d’un robot capable de vérifier rapidement et à l’infini que mon blog est en ligne, que je peux suivre un lien et que suivre ce lien me fait changer de page. Pas mal !
N’oubliez pas que vous pouvez connaître la liste des expressions prêtes à l’emploi grâce à la commande suivante :
docker run --rm -t -v $(pwd)/behat:/var/work qualiboo/testing-behat -dl
Pour aller plus loin sur la manière d’écrire des fonctionnalités ou sur les bonnes pratiques Behat, je vous invite à lire cet ebook Open Source que j’ai écrit il y a un moment sur le sujet.
Bon, on a nos tests, mais en réalité jusqu’ici nous utilisons un navigateur “virtuel”. Ce navigateur est incapable d’interpréter du javascript. Il faut aller plus loin.
Nous avons besoin maintenant de lancer nos tests dans un vrai navigateur. Nous pourrions utiliser le nôtre, mais n’oubliez pas que désormais on dispose de Docker, ce qui est un énorme avantage : grâce à Docker on peut fixer une version, avoir un navigateur qui n’est pas pollué par 20 extensions qui faussent les résultats des tests (AdBblock & Co)…
Nous allons utiliser Selenium, qui permet de piloter des navigateurs de manière très efficace, plus spécifiquement Selenium Grid, qui permet en plus de gérer une grille de navigateurs (dans des versions et résolutions différentes).
Pour simplifier les choses, là encore je vous ai préparé des images Docker. Nous allons utiliser Docker-Compose pour les télécharger et les relier entre-elles.
Il vous suffit de créer un fichier docker-compose.yml
pour les utiliser :
behat:
image: qualiboo/testing-behat
volumes:
- ./behat:/var/work
links:
- hub
environment:
website: http://blog.lepine.pro
hub:
image: qualiboo/testing-hub
ports:
- 4444:4444
firefox:
image: qualiboo/testing-node-firefox
ports:
- 5900
links:
- hub
environment:
REMOTE_HOST_PARAM: "-maxSession 3 -browser browserName=firefox,maxInstances=3"
chrome:
image: qualiboo/testing-node-chrome
ports:
- 5900
links:
- hub
C’est ce fichier que nous allons enrichir au fil des billets, pour obtenir un environnement de test complet.
Grâce à ce fichier, Docker Compose va télécharger les images:
Lançons Docker Compose (c’est l’heure du second café) :
docker-compose up -d
Et là, la magie opère. Commencez par tagger la fonctionnalité avec @javascript
pour indiquer à Behat que nous voulons utiliser un vrai navigateur :
@javascript
Feature: My first feature
Les images Docker que vous venez d’installer sont pré-configurées. Vous pouvez désormais choisir quel navigateur utiliser simplement en utilisant l’option --profile=<navigateur
.
Par exemple:
docker-compose run behat --profile=firefox
Notez que vous avez quatre navigateur à votre disposition:
--profile=phantomjs
)--profile=chrome
)--profile=firefox
)Notez également que désormais Behat a été lancé par Docker Compose (commande docker-compose
) et non simplement Docker.
Dernière chose: vous pouvez superviser vos noeuds Selenium à l’adresse http://localhost:4444/grid/console.
Ah au fait : si vous voulez plus de noeuds Selenium (par exemple, disposer de plusieurs Firefox pour paralléliser les tests), n’hésitez pas à utiliser les capacités de scaling de docker. Par exemple, pour avoir 5 firefox:
docker-compose scale firefox=5
Voilà, c’est tout pour ce premier billet. la prochaine fois, on parlera de tests de non régression visuelle.
Si le sujet du test vous intéresse, ou si que vous voulez que j’ajoute d’autres types d’outils / tests à cette série de billets, n’hésitez pas à laisser un commentaire (ou même pour m’encourager ^^).
© Jean-François Lépine, 2013 - 2024